Tract d'action poétique Numéro 11 novembre 2001 (extraits) Paroles d'enfance A sept ans, il faisait des romans sur la vie Du grand désert, où luit la Liberté ravie Forêts, soleils, rives, savanes !… » ARTHUR RIMBAUD (Les Poètes de Sept Ans ) En Afrique : Angola, Mozambique, Sierra Léone, les bandes armées des dictatures, déchues ou en place, enrôlent par force et violence des enfants qu’elles droguent, pour en faire des enfants-soldats et perpétuer des massacres. Elles les mutilent et tuent s’ils désertent. Au Soudan et dans d’autres pays ce sont à nouveau –comme au temps de l’horrible traite négrière– des colonnes d’esclaves enchaînés (essentiellement des enfants) qui sont poussés sur les pistes et parfois rachetés à la pièce par les O.N.G. En Algérie les couteaux des égorgeurs islamistes intégristes, affûtés en Arabie Saoudite ou ailleurs, tranchent des jeunes vies comme on fauche des blés.En Europe comme dans l’Angleterre impérialiste et manufacturière de Dickens ce sont des enfants de moins de 14 ans que l’on fait travailler dans des ateliers à peine clandestins. En Irlande des protestants attaquent et tirent sur des enfants catholiques qui doivent, pour aller à l’école, traverser leur territoire.En Russie des dizaines de milliers d’enfants n’auront échappé à l’enfer stalinien que pour connaître celui de l’ivrogne Eltsine ou de l’officier du NKVD Poutine. Ces enfants forment à nouveau une grande part de la population carcérale, du continent des ZEKS. Ils vivent dans la rue et n’en sortent souvent que pour subir la trépanation –comme seul remède à la drogue-.En Argentine, l’officier de marine Astiz, l’Ange de la mort de la dictature militaire enlevait et donnait des bébés et jeunes enfants aux bourreaux de leurs parents. Partout dans le reste de l’Amérique latine : Brésil, Paraguay, Bolivie, Colombie, ce sont des milliers d’enfants qui eux aussi vivent dans les rues, sur les décharges des villes et sont voués à se prostituer, à sniffer de la colle, quand ils ne sont pas assassinés par la police et les escadrons de la mort, ou mutilés pour servir de greffes d’organes sur de riches malades.En Amérique du Nord les gangs d’enfants, des quartiers pauvres des grandes villes, s’exterminent, le plus souvent par armes à feu, pour une origine, une dose de crack, un tag, un mot, un regard.Des confins de l’Alaska au Groenland de jeunes Inuïts acculturés s’adonnent à l’alcool et aux drogues dures. Ultime Thulé ?Aux Indes et en Chine des bébés sont tués parce qu’ils sont nés filles. En Thaïlande des centaines de milliers d’enfants impubères sont vendus, achetés, enlevés et maintenus en esclavage sexuel dans des bouges, où les riches et les cadres technico-commerciaux méritants, tant occidentaux qu’orientaux, viennent égoutter leurs sexes sur ces enfances massacrées.Un monde où le présent se nomme: intifada, tsahal, talibans, kamikazes et où l’avenir se dirait NO FUTUR ! Est un crime contre l’humanité et tout particulièrement contre sa jeunesse. Un monde où des stériles fortunés ou des pervers, après avoir consulté les catalogues Internet –comme l’on fait de ceux de La Redoute-, peuvent choisir et acheter un enfant deux mille dollars, soit pour l’élever, soit pour leur consommation personnelle, devrait-il exister ?Des régimes et sociétés qui n’ont à offrir aux enfants que fanatisme religieux, enrôlement forcé, prostitution et exploitation sexuelle, travail clandestin, sida et pollutions tous azimuts, chômage, injustice et misères, guerres et conflits, peurs et violences, méritent-ils de vivre en l’état ? Assurément non !Et le problème n’est pas de savoir si dans les bordels de Bangkok, les favellas de Rio de Janeiro, les banlieues de Chicago ou les cliniques –prisons roumaines ou russes, « c’est Mozart qu’on assassine ». Toute vie est en elle-même un miracle naturel et mérite considération et respect infinis, sans quoi l’humanité n’est rien.Toute vie d’enfant devrait être protégée, aimée et respectée, belle; totalement protégée, complètement aimée et respectée, prodigieusement belle.Ignace de Loyola, le moine-soldat fondateur de l’ordre des Jésuites, avait coutume de dire : « Donnez-moi un enfant jusqu’à l’âge de huit ans et il m’appartiendra pour le reste de son existence ». D’autres ont essayé ensuite, les facistes, les staliniens, d’embrigader et de formater hier la jeunesse, aujourd’hui ce sont les fondamentalistes religieux, les intégristes, idéologues et chantres du libéralisme sauvage et de la mondialisation brutale, écrasante, niveleuse.C’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, le seul et ultime but, que toute intelligence –qui ne soit pas corrompue, perverse, borgnesse ou serve– devrait s’assigner serait de changer le monde, de changer la vie, de réinventer l’amour.Pour cela tous les matériaux existent dans « le vert paradis des amours enfantines », il suffit de les écouter. Nous leur donnons ici –très modestement– la parole… mots d’enfances pour maux du monde. C’est aussi façon de rappeler que chez les poètes, plus peut-être que chez d’autres, l’enfant et la capacité de révolte ne sont pas morts. Yann Orveillon autres textes: Terrorisme privé ou d'état (Benoît mély) Réinventer le langage, inventer des modes partager nos silences (Jean-Pierre Carrons) Textes d'enfants Duel d'aubade (Christian Le Meur) entretien avec Gérard spagnol et les infos Abonnez-vous-->
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