Accueil
"viendront d'autre horribles travailleurs;ils commenceront par les horizons où l'autre s'est affaissé"
Liens poétiques
boutique
pour nous contacter
Pages souvenir
Les Voleurs de Feu / Al Laerien Tan Association Loi 1901 déclarée à la Sous-Préfecture de Morlaix (29) sous le numéro 4863
TEXTE PROGRAMME
Actions poétiques festival de Cleder soirées archives animationsTracts poétiques
Accueil
Texte programme et puis encorePrésentation de l'Association
Pour en finir avec la haine de la poésie Aujourd'hui il en est: négociants en vieilles idées, prétendus "post-modernes", tous vrais réactionnaires qui, servants de leurs églises respectives se retrouvent au coude à coude pour cracher sur la poésie qu'ils haïssent et condamnent, l'accusant d'inutilité, de futilité, d'irréalité... Etant légions ils font masse et avec l'inertie de leurs culs de plomb, leurs gargouillis bavards, leurs chuintements mouillés ils obscurcissent tellement l'horizon et empoisonnent tellement l'atmosphère qu'ils pourraient bien si on les laissait faire, réduire l'espace culturel, l'univers poétique et le champ de la pensée tout entier à une salle des pas-perdus. Dans ce hall de gare où les rails de leur rigidité dogmatique intéressée et les butoirs de leur négativisme maladif et orienté n'admettent plus que les trains du désespoirs, du non-sens et de la résignation, ils errent gris et tristes en regardant les bouts de leurs chaussures. Ainsi il n'est pas un domaine de la pensée où, comme une eau boueuse qui monte, ne s'insinuent pas ces émietteurs d'oeuvre, ces relecteurs savants qui, à l'aune prétendue d'un prétendu réel, veulent décider de tout et surtout imposer comme seules valeurs réelles et incontournables permettant l'articulation de la pensée les notions de renoncement et de défaillance. Ainsi structuralistes, sémiologues, sémanticiens et autres psychoethnologues de nos sociétés marchandes, analysent, psychanalysent, destructurent, cassent, réduisent en poudre les sciences et la culture en général. Mais c'est au langage et à la poésie en particulier qu'ils s'attaquent avec une rage froide. Et je pense qu'Annie Lebrun pose la question vitale lorsqu'elle écrit:"quand cette "haine de la poésie" niant systématiquement tout ce qui ne vient pas la servir se poursuivra-t-elle en véritable haine de l'homme?". Sous prétexte d'une culture pour tous appuyée et nourrie par le seul réel, "le réel lui-même faisant sens", ils régurgitent une infâme bouillie à chat, inodore, incolore et sans saveur qu'ils voudraient nous voir avaler comme notre bol culturel. Ainsi on trahit la vérité au nom de la vérité, la culture au nom de la culture, la poésie au nom de la poésie. Ainsi Blanchot, Barthes et autres idéologues du fragment dénoncent et condamnent les feux de la passion et les pièges de l'amour, la violence des sentiments humains avec la brutalité prétentieuse et sans appel de papes de l'absence et bien prêts d'allumer les bûchers de la nouvelle inquisition. D'autres comme Kundera préten- -dent avec impudence que l'image du poète cache la hache du bourreau et qu'il est donc complice. Ces falsificateurs fontmine d'oublie que Victor Jara en passant par Maïakovski ou Stève Biko, la liste est longue, très longue des poètes massacrés par toutes les dictatures, toutes les coercitions. Ils abhorrent tout particulièrement l'image poétique comme trompeuse, mais en réalité c'est que cette image puisse être le vecteur de la subversion du poète en révolte contre les injustices et les cruautésde son temps qui met en rage ces Zélateurs de tous les pouvoirs. Il convient donc, pour eux, d'éloigner le plus grand nombre possible de la poésie. Pour ceux qui passeraient outre il faut par avance mettre en place un système de prétendues références qui amène tout lecteur à croire que dans le mailleur des cas il lit les divagations de doux illuminés hors du temps et del'espace culturel, social, historique, c'est à dire naïvement irréalistes, voire affreusement mystificateurs. Ainsi la poésie ne serait qu'enluminures, guirlandes et festons sur l'implacable code des lois qui régissent la condition humaine et tendrait, pire aurait pour fonction d'en faire oublier la dure réalité. Il se trouve hélàs des "poètes" ou prétendus tels qui produisent une poésie repoussoir: poésie de comice agricole ou balbutiements d'ordinateurs en folie c'est tout un! Nous sommes encombrés de textes manquant de substance à base d'impressions fugitives et de petites et pauvres émotions. Ils pratiquent une exploitation toute formelle des réthoriques à la mode à base tout à la fois ou tour à tour d'oniris- -me frelaté et de platitude réaliste. Cette contre-poésie tout en noir et gris et dissuaive pour tout être vivant (et mal informé) d'allervers la poésie vraie, atteint hélàs souvent son but. Mais n'ayons pas la naïveté de croire à l'innocence de tels propos et de telles méthodes prônant et travaillant à imposer "l'inter-règne de la médiocrité" entre les vrais poètes d'hier et ceux "humains trop humains" que les hommes luttant contre l'insupportable de leurs conditions, reconnaîtront demain comme des frères qui les auront aidés à sortir de leur nuit. Non pas d'innocence ni de hasard dans la démarche de ces pisse-vinaigre. ce sont des plumitifs serviles dont l'agitation salonarde, universitaire, médiatique et éditoriale a aussi comme le fait remarquer Annie Lebrun "pour fonction de masquer les mécanismes élitaires du domaine jalousement clos de ceux qui prétendent penser". J'y ajouterai ceux qui usant et abusant de toutes les coercitions sociales, politiques, financières et des idéologies culturellement dominantes s'arrogent tous les droits pour servir tous les pouvoirs; En réalité pour ces thuriféraires du texte vide, chantres de l'absence, exégètes du non-dit, démissionnaires professionnels de quoi s'agit-il? De nier que le poète doit toujours avoir une démarche prométhéenne et que partant de l'homme pour aller à l'homme, il ramène du bout de sa nuit, parfois au péril de sa vie et de sa raison des galaxies d'étincelles et des lueurs de forge pour aider ses frères humains à s'affranchir de leurs chaînes, à forger leur destin, pour mieux le maîtriser en dégageant les matériaux dont ils feront leur vérité et leur chant de combat. Pour ces chantres de la double impuissance à vivre et laisser vivre, pour ces professeurs en défaillance il convient que l'arme de la relation dialectique qui permet à partir du particulier d'élever la conscience humaine à la compréhension du général et à la domination de sa condition n'ait pas le droit de cité! Alors on vomit les poètes "engagés", les militants du parti de la poésie, les images poétiques, tout et n'importe quoi dès lors que cela pose et aborde les vrais problèmes auxquels est confronté ce monde en voie de déshumanisation accélérée et on loue tout ce qui permet au plus petit nombre de maintenir le plus grand nombre dans la sujétion et l'abrutissement consécutif. Sous prétexte de devoir n'exprimer que le "réel" les haineux refusent à la poésie de donner du sens, de montrer du sens, et, le forme faisant sens, la forme emportant le fond, travaillent à dénoncer "l'inutile" beauté fondamentale. Prétendant faire oeuvre utile en favorisant les entreprsies de démétaphorisation de la poésie, tous ceux-là, détricoteurs de mots, suceurs de vie refusent le langage et l'image poétiques comme chargés de sens et permettant l'appréhension, la prégnance. La logorrhée terminologique qui accompagne ses basses manoeuvres a pour but unique de déposséder le plus grand nombre du langage. Le langage devenu affaire de "spécialistes" fait barrage au langage poétique comme vocabulaire de l'"âme", comme véhicule du sentiment, de l'émotion et donc comme moyen de la révolte. Ce refus de l'image poétique et de l'imaginaire qui la sous-tend s'appuie de façon retorse sur une prétendue prise en charge du réel pour privilégier l'image visuelle et son essence le signe, tendu comme le doigt de dieu et refusant la différenciation interprétative, gelant le matériaux du fond pour imposer le pudding de la forme. Et Blanchot au plus fort de sa morbidité débouche inmanquablement sur la mystique et écrit: "c'est que dans la difficulté de notre approche, il y a ce pressentiment que, nous retournant par un impossible mouvement pour voir face à face ce que nous ne sommes autorisés à regarder qu'en nous en détournant, ce que nous verrons, ce qu'en vérité toujours déjà nous avons vu, c'est l'appellerions-nous, le sensible ou le corps terrestre - c'est le divin même, ce que toujours les hommes ont visé indistinctement par ce nom. Voilà donc tout le secret;" Interdiction donc de se retourner sur sa condition, sur la poésie, etc., sous peine SUITE-->